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Qu'est-ce qu'une relation d'aide?

Une relation d’aide thérapeute/patient est un accompagnement reposant sur sept concepts différents.

En premier lieu, le concept de présence ; je suis là physiquement et psychologiquement. Je me concentre sur mon patient, sur ce qu’il me dit avec ses mots mais aussi par sa communication non verbale. Je dois le rassurer, dans le calme et la bienveillance. Le patient n'est alors plus seul.

Vient ensuite l’écoute. Chaque mot/phrase/émotion/ressenti exprimé(e) par le patient doit être écouté avec la plus grande attention. Que veut-il dire et comment, à travers ses regards, ses expressions corporelles ? Ecoute de la tonalité de la voix, des silences entre les mots prononcés, concentration sur les différents sujets abordés, attention importante portée à la personne qui vient consulter, afin de déterminer de quelle manière l’aider au mieux, en fonction de sa situation. Cette attention nous conduit au troisième concept qui est l’acceptation. Ouverture à la personne qui a besoin d’accompagnement, acceptation de l’aider à atténuer sa souffrance, de lui donner les clés pour qu’elle vienne à bout de ce qui lui pèse. Acceptation de se mettre à la portée du patient, en employant des mots, des tournures de phrases qu’il pourra comprendre et mettre en œuvre ensuite en totale autonomie. Acceptation avec respect, humilité, objectivité, sans jugement de quelque ordre que ce soit. D’où le quatrième concept de cette relation d’aide, qui est le respect chaleureux, appelé également « considération positive inconditionnelle » par Carl Rogers. Ce concept consiste à respecter dans son entièreté son patient, avoir de la considération pour cette personne qui vient s’en remettre à nous, en qualité de thérapeute.

En parallèle de ce respect, ce qui permet de cerner les besoins, les attentes, ressentir les situations que vit le patient, la relation d’aide nécessite beaucoup d’empathie de la part du praticien. Grâce à ce cinquième concept incontournable qu’est l’empathie, le professionnel apporte confiance et sécurité au client, lequel se sent compris, sans avoir forcément besoin de trop détailler ses émotions, ses ressentis, tout raconter des éléments de sa vie. Le thérapeute ne s’identifie pas à son patient mais est capable de reformuler son vécu.

Cette empathie doit être authentique pour être sincère et utile dans la relation d ‘aide. Le sixième concept dans cette relation thérapeute/patient est, du fait, l’authenticité. C’est donc dans la simplicité, la réalité, la neutralité que s’établira un échange sain et spontané. Être vrai avec soi permet de mieux l’être avec autrui, indispensable critère dans un accompagnement thérapeutique. Authenticité et congruence sont étroitement liés. La congruence du professionnel lui permet d’être clair dans sa façon de s’exprimer et de donner les clés appropriées à la personne en besoin d’aide. Le septième concept de la relation d’aide, qui est la congruence, relève d’une adéquation entre ce que le thérapeute dit, pense et fait lors des séances avec ses patients, dans une totale honnêteté et transparence. Ses expressions verbales et non verbales sont conformes et cohérentes entre elles. Ce sont toutes ces  compétences qui permettront au thérapeute de créer une prise de conscience chez ses patients et d’établir une relation de confiance.

Son rôle est d’accompagner son patient dans sa démarche de prise de recul, lui donner les clés pour qu’il comprenne que lui seul est acteur de sa vie et que le thérapeute n’est là que pour lui montrer comment utiliser les outils à sa disposition. Ainsi, le patient parviendra-t-il à poursuivre sa route en totale autonomie, en se remémorant les exercices pratiqués en séances, les pistes apportées, les nouvelles idées et façon de voir les événements de la vie qui auront émergé le temps de la thérapie.

Le thérapeute doit définir une fin à ce suivi psychologique, afin d’éviter que la personne aidée ne devienne assistée et dépendante. Dépendante psychiquement, affectivement, émotionnellement. Ces formes de dépendance, en effet, seront un frein à l’évolution du patient, celui-ci estimant qu’il ne peut plus affronter la vie sans aide, sans sa « béquille », sans personne pour le guider, le rassurer… Il appartient au thérapeute de rester dans la neutralité la plus grande quelque soit la nature des confidences qu’il reçoit. Il lui appartient de tout mettre en œuvre pour qu’aucun lien d’autre ordre que professionnel, relation patient/thérapeute ne s’établisse. Bien évidemment, aucun jugement ne devra être posé non plus et la confidentialité devra être respectée, sauf dans le cas de violence contre une personne mineure, où les services sociaux devront prendre le relais.

Reposant sur 7 concepts différents, la relation d’aide, accompagnement aussi complexe que complet, apporte un intérêt dans la mesure où elle est établie selon les règles de base et où chacune des 2 parties sait et parvient à rester à sa place. S’il doit tout mettre en œuvre pour que son patient se sente bien, soit à l’aise avec lui, il est important cependant que le thérapeute tienne son rôle d’aidant, sans trop entrer dans la vie de son patient et en veillant à ce que ce celui-ci ne s’attache pas, ni à cette relation d’aide comme lui étant devenue indispensable, ni au thérapeute. Ce dernier doit donner les outils pour rendre la personne aidée autonome et indépendante, afin qu’elle continue à avancer dans sa vie avec une confiance retrouvée en elle et en son devenir, et /ou avec une acceptation de son vécu lui redonnant le courage et la force nécessaire à vivre avec ces éléments qu’elle ne pourra pas changer, qui font partie de sa personnalité.

Françoise BEAUQUEL, Praticienne certifiée en Psychologie