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L'importance de la mélancolie

La mélancolie: un état à ne pas prendre à la légère.

Souvent, lorsqu'on traverse un passage à vide, on dit se sentir mélancolique. On reste focalisé sur le passé, on perd l'envie d'avancer, l'envie de changer de cap, la motivation pour se faire violence... Lorsque ce n'est qu'un vague à l'âme temporaire, ce sentiment mélancolique est normal, mais si l'état perdure, il n'est pas à prendre à la légère car il peut cacher une grave dépression.

D'ailleurs, Freud définira la mélancolie comme une maladie, et plus précisément comme le stade le plus grave de la dépression. Encore aujourd'hui, si nous avons tendance à associer la mélancolie à une tristesse passagère, il n'en reste pas moins qu'il peut s'agir d'un symptôme dépressif grave, pouvant aller jusqu'à des pensées suicidaires et/ou un passage à l'acte.

Symptômes principaux de la mélancolie:

La mélancolie s'exprime par un état d'asthénie morale, on y retrouve tous les signes de la dépression, parfois exacerbés, et notamment :

. Une forte douleur morale accompagnée d'un grand désespoir, d'anxiété et d'auto-dépréciation (baisse de l'estime de soi) : sensation de gâcher sa vie et celle des autres, de ne servir à rien, d'être une charge pour les proches, de ne rien avoir à apporter à qui que ce soit

. Des troubles du sommeil

. Une perte d'énergie et de motivation associée à une fatigue intense

. Un ralentissement psychomoteur

. Des pensées délirantes tournant autour de la culpabilité ou de l'indignité

La mélancolie, comme la dépression, se caractérisent par un découragement, une perte de l'élan vital et de toute énergie, qui empêche de se consacrer à de nouveaux projets, voire à sa vie familiale, sociale et professionnelle. On distingue deux types de mélancolie : la mélancolie anxieuse (dominée par un sentiment d'anxiété ou de culpabilité) et la mélancolie stuporeuse (dominée par un important ralentissement physique et psychique).

Le psychiatre français Jules Cotard a également décelé une forme de mélancolie délirante, composée d'un trouble dépressif, d'un délire à propos d'une transformation du corps et de ses fonctions, et une forte hypocondrie.

La mélancolie peut aussi être favorisée par certains problèmes neurologiques, ou des périodes de brutales chutes d'hormones. Un deuil ou autre événement traumatique peut aussi déclencher la mélancolie, qui s'installe progressivement.

Dès l'apparition de la mélancolie, le sujet se sent découragé, pessimiste, d'humeur générale triste. Fatigué et mal à l'aise, il cesse ses activités sociales et professionnelles, se referme sur lui-même..

Après quelques semaines, on parle de période d'état : il faut alors réagir très vite, la personne communique peu, est angoissée, ne mange plus. L'entourage doit alors être très vigilant, car c'est à ce moment que la personne est la plus sujette aux impulsions suicidaires. La vigilance doit être accrue sachant que la personne peut amoindrir ou masquer ses troubles.

Quel est le traitement de la mélancolie ?

 Si vous pensez être dans un état de mélancolie durable ou que l'un de vos proches l'est, n'hésitez pas à faire appel à un psychiatre, qui pourra poser un diagnostic et proposer un traitement médicamenteux adapté et si besoin une hospitalisation, surtout en cas de suspicion de passage à un acte suicidaire. La mélancolie peut se traiter rapidement, mais le patient devra rester sous surveillance afin d'éviter une rechute.

Françoise Beauquel, praticienne certifiée en psychologie

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