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Faire son deuil

Qu'appelle-t-on "faire son deuil" exactement ?
Ce n'est pas oublier la personne disparue.
Ce n'est pas oublier le vécu avec cette personne.
Ce n'est pas être devenu indifférent en se remémorant cette personne, sa voix, ses habitudes, ce qu'elle aimait, ce qu'elle n'aimait pas, son caractère...
Ce n'est pas tirer un trait sur le passé partagé avec cette personne qui n'est plus là.
C'est accepter l'idée qu'on ne verra plus son visage, qu'on n'entendra plus le son de sa voix, que plus personne ne répondra à son numéro de téléphone, on ne sentira plus son parfum, on n'entendra plus ses clés dans la serrure.
C'est accepter l'idée qu'on ne pourra plus rien lui raconter, lui confier, lui demander.
C'est accepter l'idée qu'on se retrouve désormais seul(e) pour continuer à affronter la vie, seul(e) pour décider de l'avenir des enfants qu'on a eus avec la personne qui s'en est allée.
C'est accepter de continuer à vivre avec les images, les souvenirs des moments partagés qui appartiennent au passé maintenant.
C'est accepter l'idée que plus jamais la vie ne sera pareille. Il y avait la vie avec, il y aura désormais la vie sans.
C'est retrouver la force de continuer ce que l'on avait commencé dans la vie d'avant.
C'est se lever chaque jour avec ce vide, sans chercher à le combler, juste essayer puis parvenir à vivre avec l'absence.
Surtout ne pas écouter les donneurs de leçon prompts à dire ce qu'il faut faire et comment il faut le faire. Personne ne devrait se donner le droit d'intervenir dans votre deuil, vous seul savez ce que vous vivez, comment vous le vivez, vous seul connaît votre douleur qui vous est propre.
Le deuil n'appartient qu'à la personne qui le vit, à chacun et chacune son rythme pour retrouver la sérénité....
Un accompagnement psychologique peut s'avérer bénéfique, ne serait-ce que pour parler librement à quelqu'un qui jamais ne vous juge ni ne vous dit ce que vous devez faire.........
F. Beauquel, certifiée en Psychologie